Dans "Terres de cendres", Isabelle Hayeur nous confronte à la beauté brutale d'un monde en proie aux flammes. Ses photographies, prises à la suite des mégafeux qui ont ravagés le Québec et la Colombie-Britannique, témoignent d'un effondrement en cours et d'une mauvaise gestion. Ces forêts calcinées, ces ciels asphyxiés par la fumée et ces écosystèmes vidés de leur substance ne sont pas seulement le témoignage d'une catastrophe naturelle. Ce sont les conséquences de l'industrie extractiviste, de politiques aveugles et de notre déconnexion persistante avec la Terre. Ces œuvres ne proposent pas de réponses toutes faites, mais posent des questions brûlantes d'actualité : jusqu'où sommes-nous prêts à aller avant de changer? Comment protéger nos précieux et vulnérables écosystèmes? Comment vivre de façon éthique dans un monde que nous continuons de détruire? Nous avons rompu un équilibre établi depuis des siècles en surexploitant la forêt et en luttant contre les éléments naturels. Viser à maîtriser la nature sans la comprendre ni la respecter est voué à l'échec; la quête d'un monde toujours plus contrôlé et sécuritaire est illusoire. Il faut donc repenser notre rapport au territoire et apprendre à y cohabiter.

